Assuré contre tout... sauf le burn-out
Au Québec, on est élevé avec deux grandes certitudes : la première, c’est qu’il faut absolument être assuré, parce que, tôt ou tard, on va casser quelque chose (peut-être notre dos, peut-être notre moral, qui sait). La deuxième, c’est qu’il faut travailler, parce que rien n’est plus noble que de s’user jusqu’à l’os pour un salaire qui couvre à peine l’hypothèque et deux sacs de lait. Alors, on cotise. On paie l’assurance maladie, l’assurance invalidité, l’assurance collective, l’assurance individuelle, l’assurance auto, l’assurance habitation… À ce rythme-là, la seule chose qu’on n’assure pas, c’est notre bonheur.
Et puis, un jour, ça arrive. Le corps dit non. L’esprit lâche. On a accumulé tellement de stress qu’on pourrait le mettre en bouteille et le vendre comme un stimulant cardiaque. Mais là, au moment de demander un arrêt de maladie, la panique : “Mais… et si je me sens coupable ?” Parce qu’au Québec, prendre soin de soi, c’est presque un crime. On a tellement intégré l’idée que travailler est une mission divine qu’on se sent comme des imposteurs quand on ose utiliser l’argent qu’on a mis de côté pour… eh bien, survivre. On nous a pourtant répété toute notre vie que l’assurance était là pour nous. Alors pourquoi on ne se mettrait pas à l’épreuve, juste une fois ? Comme un grand test de confiance : Est-ce que l’État tient réellement ses promesses?
Après tout, ce serait dommage de payer toute notre vie pour rien. Donc, si jamais vous vous sentez coupable de tomber malade, rappelez-vous ceci : chaque dollar d’assurance que vous n’utilisez pas, c’est un don généreux à un système qui espère secrètement que vous allez crever en pleine productivité. Alors, reprenez votre souffle sans culpabilité. C’est votre droit. Vous l’avez payé.